Art et son - 4'33''
- Elise Craipeau
- 23 oct. 2015
- 1 min de lecture
J o h n C a g e //

John Cage devant son piano
Auditorium, David Tudor, 20 heures. Vous vous rendez au spectacle avec hâte. Bien installé, le voilà qui arrive et s'installe. Le pianiste se trouve maintenant face à son instrument mais au grand désespoir des plus impatients, il reste silencieux et ne joue pas pendant de longues minutes. Quatre minutes trente trois secondes pour être exact. Expérience déroutante pour vous ou tout autre spectateur… Lors de cette représentation, l'artiste John Cage créé la surprise en composant un morceau dit «silencieux ». Le seul son lisible est le bruit des chaises, chuchotements, le désarois et la colère du public, les sorties précipitées, les bruits extérieurs… La mise en situation est osée mais intéressante d'un point de vue expérimentale. C'est une véritable remise en question de la notion de la musique même. Le silence apparaît alors comme une vraie note, une réelle mélodie. Ambitieux, Cage donne une grande place à l'aléatoire et dépasse ce qui est réalisable avec un morceau de papier; ce n'est plus une sonorité dictée qui attire l'attention mais les bruits du dehors qui n'ont pas d'intention musicale, qui n'ont pas forcémment de rythmes, d'harmonie et que nous persevons pourtant comme du son. C'est une invitation à écouter ce qui nous entoure, à l'activité qui ne s'arrête jamais, et peut-être aussi à nous écouter (souffle, respiration, battements de coeur)…
Prestation de l'oeuvre 4'43
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